"L'inconscient est structuré comme un langage"
Jacques Lacan
Comme
dans le langage on aura affaire à un système de signifiants et de
signifiés. Nous allons cependant faire quelques distinctions: le
signifiant linguistique est un son, une graphie. Le signifiant
psychanalytique est une trace dans l'inconscient. Cela peut être une
odeur, une image, une cicatrice qui va renvoyer à un signifié. Ce
signifié est le fait décrit dans le souvenir.
Le conscient est formé de représentations de mots. L'inconscient
est formé de représentations de phonèmes et de choses. Ce sont des
choses qui concernent notre corps, et qui souvent furent vécues avant la
parole.
De même que le langage, l'inconscient utilise les rapports métonymiques et métaphoriques.
- Métonymie : c'est le rapport qui relie une représentation à l'autre, au sens de plus en plus éloigné de la représentation originaire.
- Métaphore : c'est l'association de 2 ou 3 images qui recèlent quand même une caractéristique commune pouvant être par exemple: même niveau de plaisir, même traumatisme ou même époque. Les métaphores sont liées entre elles par un rapport de similarité. Le rapport métaphorique se retrouve aussi dans la "condensation" du rêve.Le signe
- Sa, le Signifiant, est du domaine du symbolique. C'est la trace porteuse de sens.
- Se, le Signifié, est du domaine de l'imaginaire. C'est ce à quoi la trace renvoie (agressivité envers..., amour pour...).
- Le Référent est du domaine du réel. C'est ce qui s'est passé en fait.
Par
exemple, après une chute de vélo, il y a formation d'une cicatrice. La
cicatrice / Signifiant est une trace, au sens propre du terme, porteuse
de sens au niveau symbolique. Le Signifié sera ce qui reste dans
l'imaginaire, par exemple l'agressivité
envers un camarade trop brutal et responsable de la chute. Le Référent
est ce qui s'est passé en réalité, c'est à dire la chute de vélo.
Autre exemple, la phobie
des chiens : au niveau réel, il y a le chien (le référent). Au niveau
imaginaire, il y a la pensée d'être mordu (le Signifié). Et au niveau
symbolique, il y a l'angoisse d'être agressé par son père (le
Signifiant). Plutôt que d'avoir peur du père, sentiment refoulé, la
personne craindra les chiens. Elle aura fait un déplacement métonymique
entre "chien" et "père".
Le désir et le "Je" de l'énonciation
L'important est la façon dont on parle car la structure est plus importante que le contenu même du lapsus.
Le développement de la personnalité passe par l’acquisition du "Je". Beaucoup de malades mentaux ne sont pas "sujet de leur discours".
Quand on parle, on affirme un "Je",
c'est à dire que l'on se distingue de l'Autre. Parler, c'est affirmer
son individualité, c'est se poser comme sujet de son discours. Le
discours véhicule à la fois le désir et la position du sujet face à son
désir. C'est le point de croisement entre désir, énoncé et l'Autre. Le
désir se matérialise dans le discours. Par le discours, le sujet
s'identifie à lui-même. L'existence de la personne se joue dans son
discours car ici se joue sa vie. Ainsi pour la personne obsessionnelle
par exemple: c'est quelqu'un de très méticuleux, qui ritualise, a peur
de l'imprévu. Son discours sera caractérisé par des phrases très
longues, infinies, où tous les mots cherchent à préciser un peu plus le
sens, mais en fait ne font que mélanger de plus en plus la
signification. Son discours est très neutre, désaffectivé.
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